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Nicolas Bearelle : “Agir durablement envers les autres et le monde est inscrit dans notre ADN”

Nicolas Bearelle, PDG de Revive, a marché "voorbij de vergadertafel" avec Jo De Wolf à Vosselare Put. Un lieu situé entre Deinze et Sint-Martens-Latem où il n’était pas retourné depuis vingt ans, et qui lui a rappelé son enfance insouciante et ses jeunes années. « Devenir entrepreneur n’était pas un rêve, mais je suis heureux d’avoir réussi à accomplir certaines choses. À ma grande surprise, je me rends compte qu’en raison d’un sentiment de responsabilité envers mes collaborateurs, je suis devenu un battant, alors que dans ma jeunesse, j’étais un véritable flâneur, un je-m’en-foutiste. »

Nostalgie de l’insouciance

L’endroit choisi pour la promenade n’est pas une coïncidence. « Mon totem chez les scouts était "loup insouciant". Cette insouciance d’il y a 20 ans, quand je me prélassais ici en maillot de bain à regarder le ciel bleu, me manque aujourd’hui. Je suis encore très conscient que la vie ne se résume pas au travail, c’est pourquoi j’adore voyager. Mais je suis tout de même préoccupé jour et nuit par l’entreprise. » Pourtant, il y a vingt ans, Nicolas Bearelle n’aurait jamais imaginé qu’il dirigerait aujourd’hui une entreprise de 65 employés. « C’est fou de voir comment les choses se sont déroulées. Ma vie a pris un tournant inattendu. Je pense qu’aucun de mes amis du lycée n’aurait prédit que je deviendrais chef d’entreprise. Mais je ne pourrais pas être plus heureux que je ne le suis aujourd’hui. Être entrepreneur avec passion tout en trouvant cela "amusant" est vraiment génial. À cause du COVID-19, le voyage me manque, car contrairement à beaucoup de gens, j’aime être dans un avion. Mais en dehors de cela, je profite vraiment de chaque jour, surtout depuis que ma femme et moi avons appris à quel point la vie peut basculer rapidement après son cancer. »

Un ADN unique

Les paroles de Nicolas Bearelle montrent qu’il garde les pieds sur terre. On sent qu’il est profondément engagé dans son travail et sa discipline, mais qu’il n’a aucun mal à ne pas se prendre trop au sérieux. « Cette insouciance qui me caractérisait dans ma jeunesse ne disparaît jamais complètement. Mais j’ai maintenant un fort sens des responsabilités envers les personnes qui travaillent avec nous et leurs familles. C’est pourquoi l’entreprise doit bien fonctionner. Cependant, je suis aussi toujours resté un peu un outsider. J’ai étudié l’architecture, mais je n’ai pas effectué mon stage parce qu’en dernière année, j’ai été captivé par le monde de la finance, avec toutes sortes d’introductions en bourse comme celle de Lernout & Hauspie. En 1999, j’ai fait un MBA à Vlerick, mais j’avais un profil très atypique. Nous sommes maintenant presque un quart de siècle plus tard, et Revive est fermement établi. Cela s’explique aussi par notre ADN unique, entièrement axé sur la durabilité. Lorsque nous avons commencé en 2008, la durabilité n’était absolument pas un sujet aussi prépondérant qu’aujourd’hui. Dans une Flandre centrée sur les lotissements, la rentabilité était primordiale. Mais je n’aurais jamais pu diriger une entreprise de construction classique. Notre stratégie de recyclage était claire dès le départ. C’est ce que nous voulions faire. Aujourd’hui, presque tout le secteur de la construction a adopté cette approche — en partie parce qu’il n’y a pas d’autre choix — mais comme la durabilité est profondément ancrée dans notre ADN, je pense que nous avons encore une avance sur nos concurrents. »

Tirer tous dans la même direction

Que « l’entreprise fonctionne bien » chez Revive n’est certainement pas uniquement dû à Nicolas Bearelle. « Je pense pouvoir dire que je sais bien déléguer. Par exemple, je lis rarement ou jamais les contrats, car je sais que les personnes de notre département juridique sont excellentes. Je ne vois pas ce que je pourrais leur apporter. La grande force de notre entreprise est que tous nos collaborateurs ont la durabilité dans le sang. Travailler dans la même direction va presque de soi. Cela nous permet de travailler très efficacement en peu de temps. Avec cette dynamique, il n’est pas nécessaire de travailler 70 ou 80 heures par semaine pour obtenir des résultats. »

C’est également un grand atout que son épouse travaille dans l’entreprise. « Selon la Harvard Business Review, il est absolument déconseillé qu’un homme et une femme travaillent ensemble dans la même entreprise. Mais nous avons joyeusement ignoré cette règle non écrite. Elle a un sixième sens pour détecter quand quelque chose ne va pas dans la vie personnelle des employés. Les gens chez nous ont l’espace pour s’occuper de ces problèmes, afin que cela n’affecte pas négativement les équipes. »

« Mon point fort personnel, à mon avis, est que je peux vraiment me mobiliser lorsque les choses deviennent difficiles et que des obstacles apparaissent ici et là. Dans ces moments, grâce à ce sens des responsabilités, je me sens porté pour continuer à faire ce que nous faisons : rendre les choses complexes moins complexes. Chez nous, tout reste simple. Cela se reflète aussi dans notre manière de nous habiller. Ce n’est pas parce que quelqu’un porte un costume ou un tailleur que son travail est meilleur. Par notre simplicité, nous passons également à côté de certaines modes. Oui, nous avons déjà cédé à l’idée qu’il est important de cartographier tous les processus pour améliorer l’efficacité. Mais l’expérience m’a appris que ces projets finissent souvent oubliés à mi-parcours dans un tiroir. Et que tout continue de bien se passer dans l’entreprise. Bien sûr, nous ne sommes pas non plus une entreprise avec 1 000 employés. Peut-être que cela est plus nécessaire dans des entreprises de cette taille. En attendant, nous continuons surtout à adopter avec plaisir notre approche pragmatique et sans fioritures. »